Le commencement

J’ai crée ce blog afin de raconter mon histoire. L’histoire de beaucoup d’autres femmes.
Il y a dix ans j’ai bénéficié d’une pose de prothèses mammaires prise en charge par la Sécurité Sociale. L’intervention s’était bien passée et j’avais confiance en ce dispositif qui me donnait satisfaction. J’étais loin de me douter de la suite des événements.
Il y a plusieurs mois j’ai ressenti une douleur dans un sein, une masse. Mon médecin m’a donc envoyée passer une échographie. Celle-ci a révélé une rupture de la prothèse. J’étais très fatiguée, je perdais beaucoup de cheveux et la douleur à la poitrine était intense. J’avais également des crises de tachycardie.
Ma chirurgienne m’a indiqué qu’il fallait procéder à un changement des prothèses. Ayant entendu parler du risque de lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux prothèses mammaires (LAGC) j’ai spontanément posé un certain nombre de questions à ce sujet. Je précise qu’en aucun cas cette chirurgienne n’aurait abordé la question si je n’en avais pas parlé. Elle a rétorqué en disant que ce cancer était très rare, qu’il concernait une marque de prothèses en particulier (ce qui est faux) et qu’il ne fallait donc pas s’inquiéter.
Un mois plus tard je repasse donc sur la table d’opération afin de changer les prothèses. A mon réveil douleur intense et rythme cardiaque très élevé, j’ai dû rester un moment en salle de réveil pour surveillance.
J’ai revu la chirurgienne le lendemain matin qui m’a confirmé que ma prothèse était rompue. Elle a procédé à une capsulectomie partielle, uniquement du coté où l’implant était percé (retrait partiel du tissu formé autour de l’implant) et changement des prothèses. Je suis sortie de l’hôpital le lendemain et mon calvaire a commencé.
J’ai très vite ressenti des douleurs articulaires, dans les mains, les bras, les jambes ainsi que des fourmillements, picotements. J’ai eu des nausées, vomissements, douleurs dans l’ensemble du corps. Mes ganglions sous le bras étaient extrêmement gonflés et douloureux. Je perdais de plus en plus de cheveux, par poignées entières.
J’ai vu des médecins généralistes qui ont attribué ces symptômes à de l’angoisse et à la chirurgie en elle même qui est une épreuve pour le corps.
Il y avait certes de l’angoisse mais je sentais bien que quelque chose n’était pas normal. C’était plus que ça. J’ai passé des prises de sang qui n’ont rien montré de particulier.
J’ai insisté pour rencontrer un rhumatologue, qui s’est avéré très pertinent dans son analyse. Celui-ci m’a parlé du syndrome ASIA. Il s’agit d’une réaction immunitaire/inflammatoire au silicone. Mes prothèses étant effectivement constituées de silicone et d’un tas d’autres substances carcinogènes. En poussant les recherches je me suis aperçue que ce syndrome n’est pas reconnu en France, la plupart des médecins n’en ont pas entendu parler ou ne veulent pas en entendre parler. En gros il n’y a pas de problème avec les prothèses mammaires et pas de problème avec le silicone!
En discutant avec d’autres femmes je me suis très vite aperçue que je n’étais pas un cas isolé. Nous sommes des milliers dans ce cas en France et encore plus au niveau mondial. Et à chaque fois il y a un déni de l’existence de ces symptômes, on cherche à faire passer les femmes pour des hystériques.
J’ai bien sûr fait part de tout ces problèmes à la chirurgienne lorsque je l’ai revue et elle a tout nié en bloc. En disant qu’il n’y avait rien de grave, que ça allait passer. Pendant tout ces mois j’ai été incapable d’aller au travail.
J’ai insisté auprès de mon médecin afin de repasser des radios. J’ai donc passé une échographie et un IRM mammaire. Ceci a montré que j’ai du silicone qui se ballade dans le sein et qui est venu se loger dans mes ganglions sous le bras ainsi que dans la chaîne mammaire. Mais tout va bien! Pas de panique. Et surtout personne ne suggère l’idée de faire retirer les prothèses.
La question est : qui connaît les effets de ce silicone dans l’organisme à long terme? Réponse unanime : « personne, mais on se doute que ce n’est pas très sain ».
Aujourd’hui je suis obligée de vivre avec ces symptômes dans l’indifférence la plus totale. Aucun médecin ,à part mon généraliste qui se débrouille comme il peut, n’accepte de pousser les recherches sur mon cas et d’admettre la situation.
Il y a pourtant des tas de témoignages comme le mien. L’article Wikipedia qui parle des prothèses mammaires (https://fr.wikipedia.org/wiki/Implant_mammaire ) dit ceci :
« L’utilisation d’implants au gel de silicone a été restreinte en 1992 par la Food and Drug Administration (FDA) en raison de la crainte d’impacts du silicone sur la santé. Plus d’un million de femmes portaient des implants à l’heure de l’interdiction, et le litige en résultant mena les fabricants à s’accorder sur une indemnisation de 4,25 milliards de dollars américains. La question sur l’importance du risque lié à ces implants a été débattue au sein de la communauté scientifique. » /  » Le silicone est essentiellement constitué de silice. L’inhalation de cet élément minéral cause la silicose quand il est inhalé de manière chronique. On soupçonne depuis 1917 qu’en tant que contaminant « iatrogène » (c’est-à-dire en tant que corps étranger introduit dans l’organisme) il puisse aussi causer d’autres pathologies. Depuis les années 1990, la littérature scientifique a montré que l’exposition professionnelle d’ouvriers, mineurs ou sculpteurs à la silice augmente très significativement leur risque de développer une maladie rare et souvent mortelle ou invalidante, et qui touche habituellement plutôt les femmes : la sclérodermie systémique. La question d’un éventuel risque pour la santé des porteuses a donc été posée, dès les années 1990. Les données épidémiologiques anciennes sont cependant de mauvaises qualités (manque d’études précises, rigoureuses et de long terme) et compliquées par le fait qu’une seconde et troisième générations d’implants, plus sûrs sont apparues dans le même temps. Des études ont conclu que les porteuses d’implants à base de silicone ont un risque légèrement augmenté de fibromyalgie (risque repéré en 1999, confirmé en 2001. On soupçonne aussi un lien avec des pathologies de type sclérodermiearthrite rhumatoïde et connectivite, lien qu’une étude récente (2007) n’a pas pu confirmer. Cette étude a confirmé une tendance déjà mise en évidence en 2003 puis 2004 à l’augmentation du taux de suicide (deux à trois fois plus élevé que la moyenne des femmes) parmi les porteuses d’impants, sans pouvoir déterminer s’il était lié à l’état de santé psychologique des patientes avant l’implantation ou s’il pouvait avoir une cause iatrogène « 
En somme, les problèmes liés aux prothèses mammaires sont connus par la communauté médicale. Mais faute d’études et surtout avec toute la pression exercée par les labos et lobbys, le problème est totalement nié et minimisé.
Je conseille aux femmes concernées par ces problèmes de consulter le site de Nicole Daruda : https://healingbreastimplantillness.com/ qui mène un combat aux Etats Unis afin de faire reconnaître ces injustices et d’informer les patientes.
Certains chirurgiens comme le Dr Chun alertent sur les dangers des prothèses : https://www.youtube.com/channel/UCMe18zHxgEjIP1K2zKMcfow
Il explique dans ses vidéos à quel point il est important lors d’un retrait d’implants d’enlever l’ensemble de la capsule formée autour de l’implant et de faire un retrait « En bloc », c’est à dire retirer la capsule et l’implant d’un seul tenant. De manière à ce que les matières toxiques dégagées par les implants restent contenues dans cette capsule et ne se déversent pas dans l’organisme.
J’invite également à regarder le reportage d’Elise Lucet sur les dispositifs médicaux : https://www.youtube.com/watch?v=6mQZKAhZ-YQ
Il faut que les femmes continuent à se soutenir et à témoigner sur ce sujet. Ces problèmes détruisent des vies et mènent à des situations dramatiques, à des décès parfois. Les autorités sanitaires doivent réagir et ADMETTRE ces problèmes.

Commentaires